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Washington décèle des préparatifs d’une nouvelle attaque chimique en Syrie

Washington décèle des préparatifs d’une nouvelle attaque chimique en Syrie


Le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, lundi à Washington. Kevin Lamarque/Reuters
DIPLOMATIELes États-Unis s’en prennent à Assad, Moscou s’en offusque.

28/06/2017

sion entre les Américains et les Russes est montée d’un cran sur la question syrienne au cours des dernières quarante-huit heures. Le régime de Bachar el-Assad préparerait une nouvelle attaque chimique, ont annoncé lundi soir les États-Unis, qui se sont dit prêts à riposter comme ils l’avaient fait après une attaque similaire début avril, de concert avec Paris cette fois, selon l’Élysée

« Les États-Unis ont identifié de potentiels préparatifs d’une autre attaque chimique par le régime syrien d’Assad qui pourrait provoquer le massacre de civils, y compris des enfants innocents », a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, dans un communiqué. Ces activités « sont similaires aux préparatifs du régime avant son attaque à l’arme chimique du 4 avril », a noté le représentant de l’exécutif américain
Cette attaque avait provoqué une riposte militaire des États-Unis, qui avaient tiré 59 missiles contre une base aérienne en Syrie, marquant la première intervention armée de Washington contre le régime de Damas suite à l’attaque présumée de Khan Cheikhoun. Si le président syrien lançait une autre attaque à l’arme chimique, « lui et son armée paieraient le prix fort », a prévenu Sean Spicer. Il a cependant tenu à rappeler dans son communiqué que l’objectif des États-Unis en Syrie est uniquement de lutter contre le groupe État islamique, et pas de lancer une guerre contre le régime de M. Assad

L’avertissement des États-Unis au régime de Damas a été motivé par une activité suspecte sur la base aérienne syrienne d’où était partie l’attaque en avril, selon le Pentagone. « Nous avons vu de l’activité sur la base de Chaayrate (…) indiquant des préparatifs pour une utilisation possible d’armes chimiques », a déclaré hier à des journalistes le capitaine de vaisseau Jeff Davis, porte-parole du Pentagone. Le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, a déclaré n’avoir « aucun doute » sur le fait que Damas a conservé des armes chimiques, malgré les déclarations du régime syrien affirmant le contraire
« Toute nouvelle attaque lancée à l’encontre de la population syrienne sera attribuée à Assad, mais également à la Russie et à l’Iran qui l’ont aidé à tuer son propre peuple », a pour sa part prévenu lundi soir dans un tweet Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU.
Les avertissements américains au régime syrien laissent cependant dubitatifs les commentateurs. « Donald Trump est totalement imprévisible, il est difficile d’anticiper si ces déclarations resteront seulement de l’ordre de l’avertissement pour l’instant », explique Corentin Sellin, spécialiste de la politique américaine, interrogé par L’Orient-Le Jour. « Le but de ces déclarations est de détourner les soupçons qui pèsent sur lui et ses liens avec la Russie d’une part, et de faire de l’anti-Obama sur sa politique extérieure d’autre part », ajoute-t-il

Des accusations « illégitimes »
De son côté, Moscou a vivement réagi hier matin. « Nous considérons comme inadmissibles de telles menaces contre le gouvernement syrien », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Il a estimé que l’attaque de Khan Cheikhoun « ne peut pas être attribuée aux forces armées syriennes », faute d’« enquête impartiale ». « S’il n’y a pas d’enquête, blâmer Assad est impossible, illégitime et injuste », a-t-il répété, ajoutant ne pas connaître les « raisons » ou preuves pouvant motiver les accusations de Washington.
« Les déclarations américaines ont pris tout le monde par surprise, y compris des officiels américains », note Xavier Follebouckt, chercheur à l’Université catholique de Louvain et spécialiste de la Russie, contacté par L’Orient-Le Jour. « Auparavant, les Russes étaient les acteurs de ce facteur d’instabilité dans les conflits (Ukraine, Syrie), ce qui leur conférait un avantage sur le terrain. Aujourd’hui, ils attendent les signes des Américains pour agir », constate-t-il

L’EI, ennemi numéro un
M. Mattis avait cependant précisé que les États-Unis ne se laisseront pas entraîner contre leur gré dans la guerre civile en Syrie, alors qu’un chasseur syrien a été récemment abattu par un avion américain. « Nous refusons simplement de nous laisser entraîner dans les combats de la guerre civile syrienne, nous essayons d’y mettre fin au travers d’efforts diplomatiques », a déclaré Jim Mattis tard lundi soir dans l’avion le menant en Europe pour différentes rencontres. Les forces américaines dans la région n’ouvriront le feu « que si elles ont affaire à l’ennemi, à l’État islamique », a ajouté M. Mattis devant les journalistes l’accompagnant. « Si quelqu’un s’en prend à nous, nous bombarde, nous tire dessus, alors nous ferons ce que nous avons à faire, en application du principe d’autodéfense », a-t-il estimé
Ces propos, tenus peu avant ceux de Sean Spicer, contrastent avec le communiqué de l’administration américaine. « Jim Mattis sait que si des soldats russes sont touchés dans une attaque, il peut s’ensuivre une réaction en chaîne effrayante et grave sur le terrain », souligne M. Sellin. « Il doit faire face à un président inexpérimenté sans ligne claire sur sa politique étrangère », observe-t-il. M. Mattis est arrivé hier matin à Munich en Allemagne, où il doit prononcer un discours aujourd’hui sur les relations transatlantiques, avant de se rendre à Bruxelles pour une rencontre de l’OTAN

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