
Après « Don’t take my picture. Iraqis don’t cry » (éd. Tamyras), paru en 2009, le photographe a réuni un travail de plus de deux ans dans un ouvrage intitulé « Chrétiens du Liban, rites et rituels » (éd. Tamyras)*, témoignage d’une foi revendiquée et brandie comme une identité.
Il l’a beaucoup dit, dans un aveu sincère qui ressemble aussi à une thérapie : « J’ai photographié la mort durant des années, aujourd’hui, je photographie la vie. » Patrick Baz, longtemps correspondant de guerre pour l’AFP, puis directeur photo de l’Agence France Presse pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Chypre, à présent responsable d’AFP Services pour la région MENA, a eu besoin de distance, de silence(s), pour effacer de sa mémoire affective toutes les images post-traumatiques des guerres. Ces conflits sanglants qui finissent par se ressembler dans leur banalisation et leurs extrêmes, et qui, trop souvent, collent à la peau des personnes sur le terrain. Aujourd’hui du côté de la lumière, il avoue : « Je traite mon trauma physique. Je remets mon corps en place. Il s’était recroquevillé…