Les parents de Wissam Eid, Mahmoud et Samira, dans l’avion en partance pour La Haye, avant le début du procès Hariri, en janvier 2014.
TÉMOIGNAGES
« La douleur est aussi vive que le jour où il a été assassiné », confie Samira Eid.
Ornella ANTAR | OLJ25/01/2018
Dix ans déjà… Les jours s’en vont, mais cette douleur aiguë qu’aucun esprit ne peut comprendre, celle d’une mère qui a perdu son fils, cette douleur incommensurable, elle, est tenace. Diablement tenace.
« Avec le temps, on pense que la douleur s’estompe, qu’elle devient moins vive, parce que cela fait partie de la nature humaine. Mais le 25 janvier de chaque année, en voyant défiler devant mes yeux des photos de lui dans les journaux, les panneaux dans la rue ou à la télévision, c’est le retour au moment fatidique, à l’instant où tout a basculé… et la douleur qui brûle mon cœur est aussi vive qu’il y a dix ans », confie Samira Eid à L’Orient-Le Jour.
Son fils, le capitaine Wissam Eid, chef du département technique du service des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), lui a été arraché le 25 janvier 2008, dans un attentat à la voiture piégée à Hazmieh, qui avait fait six tués et quarante blessés. Ce soldat inconnu, cet enquêteur hors pair s’est avéré être une pièce fondamentale dans l’enquête relative à l’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005. Un coup de génie qu’il a payé de sa vie.
« Je craignais ce funeste 25 janvier depuis que Wissam a pris en charge le dossier de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Avant qu’on ne lui assigne cette tâche, il a demandé mon avis et celui de son père. Malgré nos craintes, nous l’avions encouragé parce que nous avions senti que l’appel du devoir a sonné pour notre fils », confie Mme Eid……