
Nom scientifique
Le Rhododendron ponticum L. est une espèce commune de rhododendrons très répandue de par le monde, mais la variété brachycarpum Boiss. n’existe qu’au Liban. Le nom de rhododendron vient du grec, rhodon, qui signifie rose, et dendron, qui veut dire arbre. En d’autres termes, un arbre de rosier, bien qu’il ne s’agisse pas du tout d’un rosier. Cette appellation est peut-être due à la beauté de la fleur.
Le rhododendron peut se présenter sous forme d’arbrisseaux de très petite taille, auxquels on se réfère généralement par le nom d’azalée, ou alors des arbustes pouvant atteindre plusieurs mètres. Dans la variété libanaise, les feuilles sont plutôt courtes. La fleur est généralement rose pourpre, de couleur peu variable bien que parfois un peu plus claire, sauf pour les spécimens albinos, où elle est blanche. La fleur est divisée en cinq lobes oblongs arrondis au sommet, un peu ondulés sur les bords, mesurant de trois à quatre centimètres.
Mode de vie
Cette plante fleurit surtout en mai, mais on peut considérer que toute la période d’avril à juin est une période de floraison. Elle pousse invariablement dans des sols de grès ferrugineux (roche sédimentaire riche en fer), quelque peu humides. Elle est cultivable à partir des boutures, non des graines, préférablement dans des jardins (puisqu’il s’agit d’une grande plante en général), à plus de 800 mètres d’altitude. Une indication cependant : il faudrait éviter de cultiver cette plante près de ruches, car le miel qui en résulte est susceptible de contenir un fort taux de toxicité.
Une magnifique plante poussant dans les hauteurs du Liban, plus connue pour sa valeur ornementale que médicinale. Photo Marc Beyrouthy
Lieu de prédilection
Le rhododendron pousse naturellement sur les hauteurs, à plus de 800 mètres d’altitude. Voilà pourquoi on le retrouve, au Liban, dans plusieurs régions montagneuses, ayant été repéré à Sannine, Hammana, Broummana, Mayrouba, Salima, Bickfaya, Dhour Choueir, col de Zahlé, Aïn Zhalta, Nabeh el-Safa, Qrayé… Cette variété est caractéristique du Liban, mais l’espèce est répandue jusqu’en Anatolie, en Turquie du Nord, ou encore en Géorgie.
Impact positif en milieu naturel
Cette plante n’a pas de vertus médicinales connues. Son principal attrait – et non des moindres – est sa beauté ornementale. La présence de cette belle fleur rose pourpre dans la nature donne lieu à des panoramas imprenables.
Menaces et dangers
C’est la beauté du rhododendron qui l’expose à une surexploitation néfaste au Liban. Il attise ainsi la convoitise de fleuristes qui le voient comme une fleur naturelle ornementale, facile à se procurer pour agrémenter les bouquets, d’où une cueillette non réglementée et non professionnelle qui menace l’existence même de la plante. D’autre part, bien que la variété locale soit répandue sur plusieurs localités, les nombreuses constructions dans les zones rurales et les pertes d’habitats guettent la plante.
Moyens de protection
Marc Beyrouthy préconise tout d’abord de réglementer la cueillette des rhododendrons sauvages, qui courent quasiment un risque d’extinction à ce rythme. Il recommande également – comme pour tant d’autres plantes malheureusement – de protéger autant que possible les habitats, ou du moins de demander aux entrepreneurs de commander des études signalant la présence de plantes intéressantes et caractéristiques avant la construction, afin que des échantillons puissent être prélevés et plantés ailleurs. À bon entendeur salut…