FESTIVAL DE BAALBECKLe cadre majestueux du temple du Soleil accueillait samedi soir le trompettiste star Ibrahim Maalouf pour un spectacle original, moderne et participatif.
A le voir se mouvoir sur scène, on comprend facilement comment il arrive à remplir le Zénith en France et même l’Accor Arena, l’ancien Bercy. Son spectacle est calibré pour le grand public, très dynamique, alternant morceaux dansants et chansons plus intimistes. Le trompettiste n’hésite pas à demander la participation du public, d’abord timide, puis conquis. Alors que l’artiste confiait à L’Orient Le Jour, en rigolant, « il y a plus de gens qui filment des gens qui dansent que de gens qui dansent », la salle a quand même fini le concert debout. Car les milliers de personnes présentes ont assisté à la confirmation du talent, du charisme et du potentiel d’un artiste qui a décidé de passer au niveau supérieur.
Trompettiste surdoué, il s’est aussi montré pianiste émouvant et organiste tout en rythme. Son duo improvisé avec Melody Gardot sur J’attendrai était très léger, la voix grave toute en miel canadien de Melody, donnant une émotion toute particulière au morceau originellement dans Madame Butterfly de Rossini. Le voisinage, pas du premier âge, chantait Jacques André à tue-tête, mais l’émotion y était. Émotions aussi, quand Maalouf a invité sur scène Ahmad, un violoniste aveugle originaire de Baalbeck, pour interpréter un morceau de Oum Koulsoum, ou encore quand il a fait jouer les élèves de l’école de musique de Baalbeck.
Bien que résident en France, Maalouf multiplie les voyages au Liban et les activités pour s’intégrer au tissu social libanais et faire connaître son art, tout en faisant partager son expérience et son talent. Quand les chœurs de la chorale de l’ONG Sambola sont montés sur scène, ça n’était pas moins d’une centaine d’artistes qui se présentaient aux milliers de spectateurs de Baalbeck, dans une communion entre la jeunesse, le talent et le show business. « La jeunesse n’y est pour rien dans tout ce qui se passe autour de nous », confie Ibrahim Maalouf. Et il a raison de croire en elle pour les années à venir, tant qu’il y aura de tels artistes comme lui pour les guider.