
Les militaires à la retraite manifestent devant le siège de la Banque du Liban, à Beyrouth, le 14 août 2017. Photo Ani
Les militaires libanais à la retraite ont lancé lundi en début de matinée la journée de manifestation pour protester contre certaines dispositions de la loi sur la grille des salaires pour la fonction publique, votée mi-juillet au Parlement. Ce mouvement intervient avant une réunion élargie convoquée aujourd’hui à onze heures au palais de Baabda par le président Michel Aoun pour débattre une fois de plus avec différents acteurs socio-économiques des mesures devant financer l’échelle des salaires.
Hamra et le port de Beyrouth bloqués
Dès six heures du matin, les soldats retraités se sont rassemblés à l’appel du Comité national des vétérans des forces armées, devant le siège de la Banque du Liban, situé dans le quartier de Hamra, à Beyrouth, où se trouvent plusieurs ministères et devant le port de Beyrouth, pour appeler le chef de l’Etat à ne pas signer la loi et à la renvoyer au Parlement.
Contrairement au président de la Chambre des députés, Nabih Berry, et au Premier ministre, le président Aoun n’a pas encore signé ces deux lois. Il a jusqu’au 19 août pour signer ou, le cas échéant, renvoyer les textes au Parlement pour un nouvel examen, comme le prévoit la Constitution.
Les manifestants ont bloqué les routes dans ces deux secteurs et empêchent les employés de la Banque du Liban et du Port de Beyrouth d’entrer dans leurs bureaux. Les forces de sécurité sont massivement déployées sur les lieux de ces manifestations.
Les organisateurs du mouvement ont prévenu qu’ils poursuivront leur mobilisation jusqu’à ce que leurs revendications soient prises en compte. Ils réclament l’indivisibilité de leurs indemnités, notamment celles revenant aux familles des soldats décédés.
(Lire aussi : Aoun remet sur le tapis aujourd’hui le financement de la grille des salaires)
Manifestations prévues au centre-ville
La journée de mobilisation se poursuivra dans la journée avec les manifestations des syndicats prévues plus tard dans la matinée à l’appel du Comité de coordination syndical, principal organisme ayant milité pour la cause de la grille des salaires durant six ans, et qui déplorait hier, dans un communiqué, n’avoir pas été convié à la réunion de Baabda.
Cette réunion, présidée par M. Aoun, aura lieu en présence du chef du gouvernement, Saad Hariri, des ministres concernés, du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, d’acteurs économiques et financiers, de représentants des syndicats de travailleurs et des professions libérales. Des représentants des écoles privées et des enseignants ont également été conviés.
Le comité demande, lui, au chef de l’Etat de signer la loi sur l’échelle des salaires. Il a appelé à une grève générale aujourd’hui dans les administrations publiques et à un sit-in devant le siège de l’Association des banques au centre-ville de Beyrouth, au moment de la réunion, menaçant d’éventuelles mesures d’escalade.
Pour financer la nouvelle grille des salaires, pour laquelle une ligne de crédit de 1 200 milliards de livres est prévue, une série de majorations fiscales a été adoptée par le vote d’une loi en 20 articles.