
Le ministère des Finances a chargé quatre banques, Barclays, Byblos Bank, JP Morgan et la SGBL, de gérer une émission d’eurobonds pour le compte de l’État libanais qui aura lieu le 20 mars prochain, a indiqué hier l’agence Reuters citant une source gouvernementale et plusieurs sources bancaires ayant requis l’anonymat. « Cette information sera rendue publique dans les deux prochains jours », a déclaré la source gouvernementale à Reuters. Contactés par L’Orient-le Jour, le ministère des Finances, la SGBL et la Byblos Bank n’ont pas souhaité commenter cette information à ce stade.
L’émission porterait sur « un minimum de 1,5 milliard de dollars » et permettrait de refinancer des titres arrivant à échéance le 20 mars, indique Reuters, qui confirme ainsi les propos tenus lundi dernier par une source proche du dossier à L’Orient-Le Jour.
Ce jour-là, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil avait organisé une réunion avec plusieurs banques étrangères – dont Barclay’s et J.P. Morgan – et libanaises, dans laquelle il leur avait indiqué que cette émission serait régie « par la loi britannique, qui est plus largement appliquée » par les autres pays de la région. Il avait ajouté que cela « n’annulait pas le programme d’émission d’eurobonds actuellement poursuivi et qui est régi par la législation en vigueur dans l’État de New York. »
« Ces deux législations sont assez similaires, mais dans la conjoncture actuelle, le droit britannique est un peu plus avantageux pour les parties prenantes à cette opération », avait indiqué à L’Orient-Le Jour la source précitée. M. Khalil avait également déclaré que cette émission allait inclure des « clauses d’action collective (CAC) », une disposition qui permet à une majorité qualifiée de détenteurs d’émission obligataire – « 75 % » selon M. Khalil – d’accepter une restructuration de la dette juridiquement contraignante pour l’ensemble d’entre eux.
Pour rappel, le Parlement a autorisé en octobre dernier le gouvernement à procéder à une nouvelle émission de 3 milliards de dollars d’eurobonds en 2017. Fin 2016, la dette publique brute s’élevait à 74,9 milliards de dollars, en hausse de 6,5 % sur un an. La dette en devises représentait 37,5 % de la dette publique brute, ce ratio étant plafonné à 50 % par la loi.