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ÉCONOMIE : Les réfugiés syriens pèsent lourdement sur le réseau électrique

ÉCONOMIE : Les réfugiés syriens pèsent lourdement sur le réseau électrique

« Sans la crise syrienne, nous aurions obtenu l’électricité 24 heures sur 24 », a affirmé le ministre de l’Énergie, César Abi Khalil. Photo ANI

RAPPORTLa demande des réfugiés syriens absorbe presque un tiers de la capacité de production d’EDL, selon un rapport dévoilé hier par le ministère de l’Énergie et le PNUD.

22/02/2017
« Nous le savons tous, les Libanais font face à des coupures d’électricité qui peuvent atteindre 12 heures par jour en dehors de Beyrouth… » Interrompue par la coupure de 15h, Suzy Hoayek, coordinatrice du plan de réponse à la crise syrienne au ministère de l’Énergie et de l’Eau, est contrainte d’attendre quelques minutes le retour du courant avant de conclure, sous les applaudissements et les rires dans la salle : « …ce qui force les consommateurs libanais à dépendre de générateurs privés. »

Le discours de Mme Hoayek hier à l’hôtel Smallville suivait la présentation d’un rapport évaluant l’impact de la crise syrienne sur la distribution déjà déficiente de l’électricité au Liban. Sous-traité au cabinet d’ingénierie et de gestion AEMS et commandé par le ministère de l’Énergie et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), il a été financé par les Pays-Bas pour un montant non communiqué.
Au Liban, le décalage entre l’offre et le besoin en électricité est vertigineux. Alors que le pic de demande des Libanais peut atteindre 3 100 MW, l’approvisionnement moyen en électricité est de seulement 1 530 MW, avait indiqué en août 2015 à L’Orient-Le Jour l’actuel ministre de l’Énergie, César Abi Khalil, à l’époque conseiller auprès du ministre Arthur Nazarian.

« Fardeau supplémentaire »
Selon le rapport publié hier, l’arrivée de réfugiés syriens depuis le début de la guerre civile a ajouté 486 MW aux besoins déjà existants, « un fardeau supplémentaire sur les réseaux de transmission et de distribution ». Les Libanais n’ont ainsi pas pu « bénéficier » de l’augmentation de la capacité de production de 440 MW créée en 2012 par la rénovation des centrales de Zahrani et de Deir Ammar et la location de deux navires-centrales turcs alimentant les centrales de Zouk et Jiyeh. « Dans les deux prochaines semaines, les (nouveaux moteurs inversés) de Zouk et Jiyeh seront opérationnels, ce qui représente 3 heures ou 3h30 de fourniture supplémentaire (en électricité). Cela veut dire que sans la crise syrienne, nous aurions obtenu l’électricité 24 heures sur 24 », a avancé César Abi Khalil lors de la présentation, à laquelle assistait également le directeur du PNUD au Liban, Luca Renda.
Ce chiffre de 486 MW est une moyenne nationale calculée à partir de visites de terrain effectuées par les auteurs du rapport en juillet 2016 pour examiner la consommation électrique d’un échantillon de 340 familles syriennes et celle de 60 infrastructures publiques comme des hôpitaux, des écoles et des municipalités. Les conclusions du rapport s’appuient sur le nombre total de réfugiés comptabilisé par la Sûreté générale (1,5 million), jugé plus approprié que la dernière estimation du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (1 million). Le calcul de leur consommation se base également sur une fourniture moyenne en électricité d’environ 14 heures par jour, selon Électricité du Liban (EDL).
« L’impact direct des réfugiés syriens représente 447 MW (dont 15 % de pertes techniques), auxquels on ajoute l’impact indirect sur les écoles et les municipalités de 39 MW, pour arriver à un total de 486 MW. Ce chiffre représente environ 30 % de la capacité de production électrique d’EDL », a expliqué lors de la présentation du rapport Robert Sfairy, consultant au ministère de l’Énergie, en se basant sur une capacité de production totale de 1 620 MW. « Quant à la consommation, calculée en gigawatts-heure (GWh), l’impact direct des Syriens est de 2 310 GWh par an, avec un impact indirect de 25 GWh, ce qui donne un total de 2 335 GWh. Un chiffre qui représente environ 19 % de la production d’EDL par an », a poursuivi Robert Sfairy.

Connexions illégales
En outre, le taux de connexions illégales à EDL par les réfugiés syriens – et donc non payées – atteint près de 45 % en moyenne sur l’ensemble du territoire libanais. « Ces faits représentent une charge financière sur l’économie nationale de plus de 330 millions de dollars par an », a souligné César Abi Khalil dans son introduction au rapport. Ce chiffre, avancé par le ministère de l’Énergie et non repris dans le rapport, inclut 222 millions de dollars en impayés pour EDL et 111 millions de dollars dépensés en générateurs privés par les Libanais.
À court terme, le rapport recommande de réduire la demande en améliorant l’efficacité énergétique, notamment grâce à la distribution de lampes basse consommation et de chauffe-eau solaires. Le « renforcement du réseau de distribution d’EDL » est également nécessaire pour « réduire les pertes techniques et améliorer la qualité de l’électricité et le niveau de tension ». « À moyen terme, c’est-à-dire sur 5 ans, nous encourageons la production décentralisée dans les zones où la demande atteint 10 MW », a ajouté Robert Sfairy, avec comme cibles prioritaires les régions du Akkar, de la Békaa-Ouest et de Tripoli.

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