VIDÉO. La scientifique franco-polonaise fait l’objet d’une exposition au Panthéon, un siècle et demi après sa naissance. Un juste hommage.
CHIECCHI ET BAUDOUIN ESCHAPASSE
Modifié le 07/11/2017
Née à Varsovie le 7 novembre 1867, Maria Skłodowska, plus connue sous le nom de Marie Curie, a été la première femme à intégrer, en avril 1995, le prestigieux caveau du Panthéon. Elle y repose aux côtés de son mari (Pierre Curie), avec lequel elle a gagné le prix Nobel de physique en 1903. À l’occasion des célébrations qui entourent le 150e anniversaire de sa naissance, le Centre des monuments nationaux (CMN) et le musée Curie proposent deux belles expositions-hommage à cette scientifique qui décrocha (sans son mari) un deuxième prix Nobel, de chimie cette fois, en 1911.
La première de ces deux expositions se déroule au Panthéon, dans la nef nord de l’ancienne église Sainte-Geneviève, du 8 novembre 2017 au 4 mars 2018 prochain. Elle permet de découvrir Marie Curie sous un jour intime, notamment grâce à des photographies, des films et des objets personnels, obligeamment prêtés par sa petite-fille (Hélène Langevin-Joliot).
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Portrait intime
« Nous voulions rendre son humanité à cette icône des sciences », explique Nathalie Huchette, commissaire de l’exposition avec Renaud Huynh. Cherchant la femme derrière la figure de légende, passée à la postérité sous un masque austère et un uniforme, sa blouse noire de laborantine, leur exposition reconstitue fidèlement l’itinéraire hors du commun de cette chercheuse, arrivée en France en 1891 pour suivre un cursus de sciences physiques.
La seconde exposition, permanente celle-là, se tient au sein de l’Institut du radium (devenu Institut Curie), à quelques minutes de marche de la rue Soufflot. La savante dirigea cette institution de 1914 à sa mort, en 1934, des suites d’une leucémie probablement contractée lors de la manipulation des produits radioactifs nécessaires pour ses expériences. Le bâtiment a été intégralement rénové en 2012 grâce à un don d’Ève Curie, la deuxième fille du couple. Chaque année, près de 15 000 touristes, principalement étrangers, en poussent la porte. On s’étonne qu’ils ne soient pas plus nombreux.
L’édifice abrite le bureau et le laboratoire de Marie Curie, restitués dans leur mobilier d’époque. Et un parcours très didactique permet de comprendre le contexte dans lequel ont été identifiés le radium puis le polonium. Mais aussi les implications gigantesques de ces découvertes. Une affaire de famille. En effet, outre Pierre et Marie, leur fille aînée, Irène Joliot-Curie (couronnée avec son mari Frédéric Joliot d’un prix Nobel de chimie en 1935), a joué un rôle majeur dans la recherche nucléaire française. La génération suivante a également tenu une place de premier plan au sein du CNRS. « Peu de lieux en France concentrent autant d’histoires scientifiques, mais cela tient à l’empreinte qu’ont laissée sur place ces générations successives de chercheurs », émet Renaud Huynh, directeur de ce musée.
Ce que la France lui doit…….