
Certes, Autant en emporte le vent est l’une des plus belles réalisations du septième art et une date marquante de l’âge d’or de Hollywood, mais ce film a toujours provoqué un certain malaise auprès de la communauté noire. Ce ressentiment s’est amplifié après les derniers événements de Charlottesville (un rassemblement, dans cette ville à la mi-août, de membres d’extrême droite avait tourné au drame quand une femme de 32 ans avait été tuée par un sympathisant néonazi après des heurts entre des suprémacistes blancs et des militants antiracistes).
Les supporters du film avancent que ses grands mérites artistiques doivent prévaloir sur le reste, alors que ses détracteurs y voient une apologie du racisme, mettant en scène des maîtres blancs et leurs esclaves, soumis mais aimants et heureux de les servir. À commencer par l’inoubliable Mamma (incarnée par Hatti McDaniel), la première actrice noire à recevoir un oscar.
Les studios de tournage convoités par Apple
De l’autre côté du pays, plus précisément à Culver City (non loin de Los Angeles), où les paillettes et le glamour sont toujours de mise, les studios Culver existent encore. C’est là qu’ont notamment été tournés de grands succès du cinéma parmi lesquels Autant en emporte le vent et The Matrix. Au-delà de la nostalgie, Apple semble vouloir en faire un tremplin pour le lancement de ses projets de productions hollywoodiennes. La mégacompagnie n’a pas encore fait connaître le véhicule qu’elle allait utiliser, que ce soit le petit écran, le grand, ou les deux. Apple, qui vient de lancer un nouvel iPhone à l’occasion du dixième anniversaire de son smartphone, veut arracher sa place au soleil hollywoodien, à l’instar de ses concurrents Google et Amazon. Les studios Culver avaient été créés en 1918 par Thomas Ince, un pionnier du cinéma muet. Les grands du septième art et leur fabuleuses créations en noir et blanc puis en couleur y ont ensuite déposé leurs caméras, avec à leur tête la Metro-Goldwyn Mayer qui a produit le mythique Autant en emporte le vent.
Si, aujourd’hui, cette saga fait de sérieuses vagues, ses défenseurs ne sont pas près de baisser les bras : « Qu’est ce qui empêche que l’on arrête la diffusion de To Kill a Mockingbird ou encore Driving Miss Daisy ? » À noter qu’Autant en emporte le vent fait partie du top ten de la liste des 100 meilleurs films, établie par l’American Film Institute depuis 1998. Des chefs-d’œuvre qui seront inscrits dans son registre national. Difficile de dire dans ce contexte, à l’instar de son héros Clark Gable, alias Rhett Butler : « Frankly, my dear, I don’t give a damn ! »